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Melopée mira ceti

2004 / DV

Entre exaltation et alanguissement, une rencontre s’est produite entre diverses entités. Ce qui nous entoure nous échappe, pourtant des brèches s’ouvrent à nous. Je puise en elles pour dévisager l’instant du silence. Solitude et rêverie se rejoignent pour mener à d’autres lieux oubliés, insoupçonnables, inexplorés. L’imagination, l’instant intuitif. Il faut des-fier à son instinct jubilatoire.

Sub

DV, 2010, 3″34

« Sub » est un préfixe qui marque un degré inférieur, en psychanalyse on parle de subréalité, celle de faire remonter des choses inconnues. L’important étant de montrer ces images dans une optique du dépassement visuel et de saturation.

La part de l’ombre

Installation vidéo HD, 2012, 8″26.

« Oui mais à la différence d’alors, je crois sérieusement et non par jeu, à la force des lieux. Je crois aux lieux, non pas aux grands, mais aux petits, inconnus, à l’étranger aussi bien qu’ici. Je crois en ces lieux qui ne sonnent pas et n’ont pas de noms, désignés peut-être par le seul fait qu’il n’y a rien pendant que partout autour il y a quelque chose. Je crois à la force de ces lieux parce qu’il ne s’y passe plus rien et rien encore. Je crois aux oasis du vide, non pas à l’écart, mais ici au milieu de la plénitude. Je suis sûr que ces lieux même, si on ne s’y rend pas vraiment, redeviennent sans cesse fertile par la seule résolution de se mettre en route et d’avoir le sens du chemin. Je n’y rajeunirai pas. Nous n’y boirons pas l’eau de jouvence. Nous n’y serons pas guéris. Nous n’y verrons pas de signes. Nous y aurons simplement été. Nous y serons allés par un bout de chemin fait de traverses pourries devant les tringles à tapis en train de rouiller en pleine nature. L’herbe, là-bas, aura tremblé comme ne tremble que l’herbe, le vent y aurai soufflé comme ne souffle que le vent, les fourmis auront passé dans le sable comme des fourmis en cortège, les gouttes de pluie dans la poussière auront pris la forme incomparable de gouttes de pluies dans la poussière. Nous aurons tout simplement vu en ce lieu les choses se transformer- en ce qu’elles sont, sur les fondations du vide, En chemin, rien qu’à le regarder, un brin d’herbe rigide se sera mis à osciller et à l’inverse devant un arbre, l’intérieur de nous même aura pris pour cet instant la taille et la silhouette de l’arbre. J’ai besoin de ces lieux et je les désire. Et mon désir que veut-il ? Rien que l’apaisement. »

Peter Handke, extrait de « L’absence »

Full

Dv, 2010, 4″23

La contemplation souvent attribuée à la nature est pourtant selon son étymologie latine «contemplatio», dans l’idée qu’elle n’est pas seulement une profonde application de l’esprit mais également une « action de considérer attentivement, par les yeux et par la pensée». Cette vidéo traite de l’ordinairement invisible, posé sur les attitudes, les expressions des passants et le surgissement de phénomènes visuels qui s’installent peu à peu. La caméra les interroge les observe, leur donne des visages dans une fréquence prise entre le degré sensible du ralentit et l’électrocution du réel au cours d’apparitions très rapides. Elle entreprend une forme de déplacement du genre humain inscrit dans une rue commerciale, lieu de parfaite banalité, de flux permanent, de transit qui ne possède pas forcément d’histoire et où l’anonymat règne dans un regard tangible.

Serial picture

Extrait du dispositif/ installation trois écrans, 2013.

Ce dispositif vidéo questionne la ville de Marseille à travers les images archetypales que l’on peut lui inculquer et les récits sensibles de ceux qui vivent dans ces quartiers souvent pointés du doigt. Ces différents points de vues nous montre aussi l’engrenage que peut provoquer le discours généralisé sur une chose ; en l’occurence une ville.

Diversion

HD, 2013, 4″29

Cette vidéo est le résultat de plusieurs regards croisés sur un territoire dit en difficulté situé dans le 14 eme arrondissement de Marseille. Le but était de « voir » à travers les yeux des personnes qui y vivent. Au résultat je n’y ai vu que diversion pour éviter de montrer, de révéler certaines choses. Je me suis demandais si ce n’était pas la crainte de l’image qui crée un blocage dans un territoire où l’image est déjà bien présente ?
Je me suis alors rappelé d’une phrase qu’un habitant m’avait dite un jour « Ici on ne parle que des choses qui existaient avant ». Je m’en étais rendu compte, beaucoup de personnes étaient prises de nostalgie en parlant des quartiers. Ici on ne parle que des choses qu’il y avait avant parce qu’il n’y a pas grand chose non plus de nouveau ou de plaisant. Alors une réponse « l’ailleurs ».